Pour ce film réalisé au quartier femmes, j'invite mon amie Anne Vergeron, costumière, à me rejoindre. Les détenues vont habiller des mannequins de magasins. Je souhaite qu'Anne travaille sur les désirs de ces femmes. Qui rêvent-elles d'être ? En quoi l'identification à un modèle idéal peut-il transformer leur vie ? Par cette projection, je propose à chacune de partir en quête d'elle-même...
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Créations en maison d'arrêt : documentaires et fictions
L’arbre à barreaux est un film que j'ai tourné au Centre des Jeunes en Détention ( CJD. ) Lors de nos rencontres préliminaires, je constate que ces jeunes détenus ont une réelle envie de s'exprimer par des images. D’abord, ils veulent vivre une expérience cinématographique forte. Certains veulent être acteurs au moins une fois dans leur vie. D’autres rêvent de tenir une caméra. Quant au film, ils tiennent à ce qu'ils soit flamboyant, coloré.
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Des gars, dégâts a été tourné à la maison d’arrêt quartier adultes. Le groupe avec lequel je commence l'atelier me parle beaucoup de la série Un gars, une fille diffusé tous les soirs sur France 2. Ils y sont très fidèles. Deuxième chose qui leur importe particulièrement, c’est la difficulté qu’ils ont de vivre leur enfermement. Ils veulent dénoncer leur quotidien en maison d'arrêt.
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Ce film que j’ai tourné au « quartier femmes » se présente sous de multiples facettes. Lors d'un travail initial, je me suis attaché à écouter les envies, les désirs mais aussi les frustrations et les douleurs d’un groupe de détenues.
Au travers de leurs propos, j’ai ensuite conservé une quinzaine de situations qui apparaissent traduire clairement leurs préoccupations. J’ai alors demandé à chacune d’elles de synthétiser en un mot l'ensemble des thèmes abordés...
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Il s’agit d’appréhender les envies individuelles et de susciter un désir collectif dans le groupe. Qu’est ce que les participants aiment ? Qu’est-ce qu’ils attendent de cet atelier ? Qu’est-ce qu’ils ont envie de dire ou de faire ? Il faut être attentif aux réponses. La problématique du projet s’élabore avec ces réflexions.
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En maison d'arrêt, je rencontre un groupe de détenus intéressé par l'écriture. Certains expriment même l'idée de se servir de la vidéo comme d’un stylo. Dans les discussions que nous menons, tous me parlent de leur souffrance, des petits plaisirs de la vie qui leur font cruellement défaut.
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L'atelier a lieu au quartier femmes de la maison d'arrêt. Au travers de nos discussions, je me rends compte que les détenues me parlent beaucoup des odeurs de la prison, des sensations de toucher qui s’atrophient. En même temps, telle détenue se projette dans la mer et s’exalte au souvenir de l’odeur des marées. Telle autre se remémore les marrons chauds de Noël et raconte avec bonheur leur goût caramélisé.
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Il s’agit sans doute là d'un des films les plus étonnants que j’ai réalisés en maison d’arrêt. Une caméra vidéo sert de boîte aux lettres entre un groupe de détenus et une classe de terminale d’un lycée bordelais qui découvre la philosophie.
Le film démarre de façon abrupte. Les lycéens sont d’abord fascinés par le discours terriblement transgressif des prisonniers qui en appellent à une soif de liberté extrême pour justifier leurs actes. Le dialogue s’engage avec une sincérité déconcertante. Personne ne mâche ses mots et la rudesse des propos des uns et des autres laisse parfois place à des moments tendres.
Petit à petit, au travers d’une émotion grandissante, Vidéo transferts connaît différents rebondissements jusqu’à un étonnant final, la « confession » qu’un détenu livre à notre caméra.
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