LA MAILLE À PARTIR
Date :
2014
Nous présentons aux détenues des photos de personnalités féminines (actrices, femmes politiques, chanteuses, intellectuelles...) que nous avons découpées dans la presse. Chacune choisit une femme à qui elle aimerait ressembler. Nous amenons ensuite dans l'atelier des mannequins de magasins ainsi que des sacs de «fringues» qui correspondent aux vêtements des personnalités choisies. Les détenues habillent leur modèle. Je leur demande de rendre ces mannequins plus proches d'elles en les maquillant, en leur ajoutant des vêtements, des «gris-gris» personnels. Puis, elles dessinent sur ces mannequin un tatouage qu'elles auraient aimé voir sur leur peau (certaines en portent déjà un.) Peu à peu, les mannequins deviennent un «composite» entre elles et leur «moi idéal.» Enfin, sur une pancarte, elles écrivent un texte de quelques lignes sur ce qui leur importe de dire au monde. Le mannequin tient la pancarte dans sa main.
Sur une carte de la ville, les détenues choisissent un endroit où installer leurs mannequins. L'après-midi, nous les déposons dans les lieux choisis. Les gens s'arrêtent, lisent ces pancartes, réagissent. Le processus marche au delà de nos espérances. Près d'une boulangerie, un enfant reconnaît le tatouage de sa mère, ses vêtements et s'écrie «maman» !!!