Sens dessus dessous
L'atelier a lieu au quartier femmes de la maison d'arrêt. Au travers de nos discussions, je me rends compte que les détenues me parlent beaucoup des odeurs de la prison, des sensations de toucher qui s’atrophient. En même temps, telle détenue se projette dans la mer et s’exalte au souvenir de l’odeur des marées. Telle autre se remémore les marrons chauds de Noël et raconte avec bonheur leur goût caramélisé.
A la suite de ces discussions, j'imagine alors orienter mon atelier vers un travail sur les cinq sens. Lors de ma première intervention, je demande aux membres du groupe constitué de réfléchir à des objets associés à un souvenir fort et heureux.
J’apporte alors aux détenues la « substantifique moelle » de son objet fétiche. A celle qui rêvait de la forêt, je présente un amas de mousse que je suis allé ramasser dans un bois. Elle exprime son bonheur. Elle écrit, avec ses mots, un petit texte en référence à la forêt.
Ce film est un travail sur l’imaginaire, sur la mémoire. Un travail propice à recréer un monde libre à l’intérieur de la maison d’arrêt.